Épuisement Professionnel et Traumatisme : Comprendre le Lien

GET IN TOUCH

L’épuisement professionnel et traumatisme vont souvent de pair, bien au-delà du simple stress ou d’une surcharge ponctuelle de travail. Pour beaucoup, cet épuisement est l’expression physique et émotionnelle d’un traumatisme non résolu. Celui-ci influence profondément la perception de soi, le rapport à la productivité, et la capacité à gérer les contraintes professionnelles.

Cet article vous aide à comprendre pourquoi certaines personnes tombent dans un épuisement chronique, et comment ce processus est souvent enraciné dans des blessures plus profondes que ce que l’on imagine.


1. Traumatisme et valeur personnelle au cœur de l’épuisement professionnel

Le traumatisme, en particulier lorsqu’il est vécu dans l’enfance, peut fausser la construction de la valeur personnelle. Il peut entraîner une croyance tenace : “je dois faire pour mériter d’être aimé·e”. Cela se traduit plus tard dans la vie par un perfectionnisme rigide, une peur de l’échec, et une incapacité à poser des limites claires.

Au travail, cela donne des personnes très investies, qui multiplient les responsabilités, qui ont du mal à déléguer, et qui acceptent des conditions stressantes sans se plaindre. Elles se définissent à travers leur rendement, et finissent par s’identifier à leur rôle plutôt qu’à leur être profond. Ce déséquilibre est une voie rapide vers l’épuisement professionnel lié au traumatisme.


2. Pourquoi accepte-t-on autant de stress ?

Quand le stress fait partie de l’environnement dès le plus jeune âge, il devient une norme. Certaines personnes, exposées tôt à l’instabilité, au conflit ou à des responsabilités précoces, développent une haute tolérance à des niveaux de stress que d’autres trouveraient insoutenables. Cette désensibilisation peut sembler être de la force, mais en réalité, c’est une forme de dissociation.

Ces individus ont souvent perdu le contact avec les signaux de leur propre corps : fatigue, nervosité, troubles du sommeil sont ignorés. L’alarme est là, mais elle est silencieuse. Ils continuent jusqu’à la panne complète, ce qui rend l’épuisement professionnel brutal et difficile à comprendre, même pour eux-mêmes.


3. Le perfectionnisme, symptôme caché du traumatisme

Le perfectionnisme peut sembler admirable, mais il cache souvent une peur profonde de ne pas être “assez”. Ce besoin de toujours faire mieux, de corriger, de recommencer, n’est pas motivé par l’excellence, mais par l’anxiété. Il devient une armure contre le rejet.

Ce mode de fonctionnement use mentalement, émotionnellement, et physiquement. Aucune reconnaissance n’est suffisante. L’individu ne se permet jamais de se sentir “arrivé”, car le traumatisme lui souffle que l’échec est inacceptable.

À long terme, cela génère une immense frustration et une déconnexion de la joie. Travailler devient un refuge contre les émotions difficiles, mais aussi une source continue de souffrance. C’est un cercle vicieux qui alimente directement l’épuisement professionnel et traumatisme.


4. Culture du hustle : un piège pour les personnes traumatisées

La société moderne valorise la performance, l’efficacité et l’occupation constante. Pour les personnes déjà fragilisées par un traumatisme, cette culture du hustle agit comme un miroir déformant : elle renforce l’idée qu’il faut “faire plus” pour “être plus”.

Cette pression extérieure vient valider des croyances internes dysfonctionnelles. Elle pousse à cacher ses émotions, à éviter les pauses, à refuser l’aide, car cela serait vu comme un signe de faiblesse. Cette façade de résilience cache souvent une extrême vulnérabilité. Et pendant ce temps, l’épuisement professionnel s’installe doucement.


5. Le déni : moteur silencieux de l’épuisement professionnel

Le déni est un mécanisme de protection. Il permet de continuer à avancer en ignorant la douleur. Mais dans le cadre de l’épuisement professionnel et traumatisme, ce mécanisme devient destructeur. Il pousse à ignorer les signaux d’alerte, à banaliser la souffrance, à minimiser les symptômes.

Ce n’est qu’au moment où le corps lâche — crise de panique, burn-out, fatigue extrême — que l’individu est forcé de s’arrêter. Souvent, ce moment est vécu comme une “trahison” du corps, alors qu’il s’agit en réalité d’un acte de survie. Le vrai danger n’était pas de ralentir, mais de continuer à tout prix.


Se libérer de l’épuisement professionnel lié au traumatisme

La première étape vers la guérison consiste à reconnaître le lien entre passé émotionnel et présent professionnel. L’épuisement professionnel et traumatisme ne sont pas une faiblesse : ce sont des réponses logiques à des contextes insoutenables.

Pour guérir :

  • Il faut apprendre à poser des limites, même si cela génère de la culpabilité au début.

  • Il est important de rétablir un contact bienveillant avec son corps, en réapprenant à écouter les signes de fatigue, d’anxiété ou de surcharge.

  • Un accompagnement psychothérapeutique — comme l’EMDR — peut aider à traiter la racine du traumatisme, et à déconstruire les schémas qui mènent à l’épuisement.

💡 En savoir plus sur la thérapie EMDR :
Association EMDR France

À propos de l’auteur

La Dr Pauline Chiarizia est psychologue spécialisée dans les traumatismes émotionnels et les troubles du comportement alimentaire. Elle propose des accompagnements en ligne, notamment par la thérapie EMDR, pour aider ses clients à sortir des schémas répétitifs, renforcer leur estime de soi, et retrouver un rapport apaisé à leur corps et à leurs relations. Son approche vise à apaiser les blessures du passé tout en permettant d’être pleinement présent·e aux moments de joie.

Prenez rendez-vous ici

en_GBEnglish
0
Your Cart