Qu’il s’agisse de votre partenaire, de votre enfant ou d’un ami, il n’est jamais agréable de voir un être cher accablé par l’anxiété. C’est encore plus difficile quand cette personne se tourne vers vous et que vous n’avez aucune idée de la meilleure façon de la soutenir. Parfois, vous avez l’impression de ne pas pouvoir l’aider et vous vous sentez alors très responsable et frustré, ou même que vous n’êtes pas assez bien pour cette personne à ce moment-là. Cette frustration peut également vous rendre anxieux ou vous faire ressentir toutes sortes d’émotions liées à votre “incapacité” à aider votre proche.
Si vous vous sentez dépassé par cette situation ou si vous avez l’impression que leur détresse déclenche d’autres problèmes émotionnels que vous ne pouvez pas encore tolérer, vous risquez d’aggraver leur situation, car ils le sentiront et finiront parfois par avoir l’impression d’être un poids, ce qui renforcera leur anxiété. C’est ce que cet article vise à éviter en proposant 5 conseils utiles que vous pourrez utiliser la prochaine fois que vous vous trouverez dans une telle situation.
1. L’état d’esprit
La première chose à faire avant d’intégrer une technique pratique pour aider à réduire l’anxiété est d’avoir le bon état d’esprit. En effet, il ne s’agit pas seulement d’une question de technique lorsque vous la proposez à une personne anxieuse, mais de la manière dont vous la présentez et de votre approche vis-à-vis de la situation. Si vous vous mettez la pression pour que cette personne échappe à sa douleur, vous ajoutez de la frustration et du stress, et elle le ressent aussi. En revanche, si vous considérez votre rôle dans cette situation comme celui d’une personne qui soutient la personne dans ses efforts pour s’aider elle-même et qui accepte qu’il est normal de se sentir parfois anxieux et que ce n’est pas nécessairement une raison de s’inquiéter ou de paniquer, vous aurez beaucoup plus de chances d’avoir une présence plus calme. Cela vous aidera à garder les pieds sur terre et vous permettra de mettre en œuvre des outils pour faire face à la situation avec la personne, afin qu’elle puisse retrouver son calme.
2. Technique du papillon
Cette technique permet de calmer le système nerveux, vous pouvez les guider à travers cette méthode :
Enroulez vos bras autour de vous, en veillant à ce que chaque main touche l’épaule ou le bras opposé, selon ce qui est le plus confortable pour vous. Ensuite, déplacez doucement vos mains et vos doigts pour tapoter alternativement sur les deux côtés. Vous pouvez également le faire en tapotant sur vos genoux si cela vous est plus facile.
Vous pouvez le faire avec eux, ou devant eux, afin qu’ils sentent votre présence apaisante et soient plus enclins à se joindre à vous dans ce comportement. C’est également utile parce que cela ne les oblige pas à se concentrer sur leur respiration, ce qui n’est pas toujours facile à faire en fonction de leur degré d’anxiété.
3. Jouez à ” I Spy ” (L’espion)
Beaucoup d’entre nous connaissent ce jeu depuis l’enfance, mais si ce n’est pas le cas, il est très simple et constitue un excellent outil pour gérer l’anxiété, car vous pouvez y jouer seul ou avec un être cher. Ainsi, si vous vous sentez anxieux lorsque vous êtes sur le siège passager, vous pouvez demander à la personne qui vous accompagne de jouer à ce jeu avec vous pour vous aider à gérer votre anxiété et éviter qu’elle ne s’aggrave. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais c’est un outil formidable que les gens doivent connaître, car ils peuvent communiquer à leur entourage COMMENT les aider en jouant à ce jeu ensemble. Le but est de choisir un objet ou quelque chose que vous voyez autour de vous – il peut aussi s’agir de couleurs – et l’autre personne doit deviner ce que c’est.
Ce jeu vous oblige à prêter attention à votre environnement extérieur, ce qui calme l’anxiété. Vous pouvez aussi le faire seul, en remarquant cinq choses dans votre environnement auxquelles vous n’aviez peut-être pas prêté attention auparavant, quatre choses que vous pouvez entendre, trois choses que vous pouvez toucher, deux choses que vous pouvez sentir et une chose que vous pouvez goûter. Vous pouvez également nommer cinq couleurs ou formes que vous voyez.
Vous pouvez également faire une petite promenade et remarquer les couleurs des magasins ou des portes et les nommer à mesure que vous les voyez, en veillant à ralentir votre rythme si vous marchez vite. L’attention à l’environnement peut être un moyen de se stabiliser et peut être utile dans différentes situations : dans une salle d’attente, dans une salle d’examen, dans les transports en commun, etc.
Si vous êtes avec une personne anxieuse, vous pouvez jouer à ce jeu avec elle, en douceur, et lui faire comprendre qu’il s’agit également d’un outil qui lui permet de faire face à la détresse lorsqu’elle est seule. Ainsi, non seulement vous la soutenez dans l’instant présent, mais vous lui donnez également une méthode sur laquelle elle peut s’appuyer lorsqu’elle est seule. Vous renforcez ainsi leur sentiment d’autonomie, ce qui est très important lorsqu’il s’agit de faire face à des problèmes d’anxiété.
4. Exercice visuel “Feuilles sur un courant” (Leaves on a Stream)
Si l’anxiété provient de pensées, quelle que soit leur nature, ou si vous ressentez que vous ne pouvez pas arrêter de penser à quelque chose d’angoissant, cet exercice peut être utile. Toutefois, il ne convient pas à tous les niveaux d’anxiété. Mais si la personne est capable de se concentrer ou si elle est simplement prête à essayer cet exercice pour se calmer (parfois, le fait d’avoir quelque chose sur quoi se concentrer aide à réduire l’anxiété), alors n’hésitez pas à essayer cet exercice ensemble. Accompagnez la personne dans cet exercice en douceur, et si elle se rend plus anxieuse, arrêtez immédiatement.
Demandez-lui de s’asseoir confortablement ou de fixer un point précis dans la pièce si cela lui donne l’impression de mieux contrôler la situation. Demandez-leur de visualiser un courant d’eau avec des feuilles flottantes. Donnez-leur quelques secondes pour le faire et, une fois qu’ils l’ont visualisé, demandez-leur de placer chaque pensée qui leur vient à l’esprit sur une feuille et de regarder la feuille flotter. Rappelez-leur qu’ils peuvent également placer des pensées heureuses ou paisibles sur une feuille, puisqu’il s’agit de regarder les pensées flotter sur les feuilles dans l’eau. Si les pensées s’arrêtent, continuez simplement à les regarder flotter, en remarquant que certaines se rapprochent, d’autres s’éloignent. Cela montre qu’il n’est pas nécessaire de presser les feuilles ou d’essayer de se débarrasser des pensées, car elles viennent et s’en vont d’elles-mêmes.
Si des pensées telles que “je ne m’y prends pas bien” ou “cet exercice est stupide” apparaissent, normalisez-les pour eux et demandez-leur de les inscrire également sur une feuille. Laissez-leur quelques secondes pour le faire, sans précipiter l’exercice. Dès lors que la personne se sent prête, elle peut arrêter l’exercice. L’objectif est de montrer que l’on peut toujours choisir la manière dont on interagit avec les pensées, qu’elles ne définissent pas qui l’on est et qu’elles n’ont pas besoin d’être trop présentes en permanence – elles peuvent aller et venir. Si cela a suscité des émotions, vous pouvez l’encourager à les partager avec vous ou lui suggérer d’en parler avec un professionnel de la santé mentale.
Rappelez-vous que vous apportez un soutien, mais que vous ne pouvez pas remplacer un professionnel de la santé mentale. Les accompagner dans un exercice de visualisation peut également être une expérience créative et utile, et vous pouvez même le faire avec eux et partager votre expérience. Mais vous ne pouvez pas aller plus loin. Quel que soit le soutien que vous apportez, vous ne pouvez tout simplement pas remplacer un professionnel de la santé mentale. Suggérez un accompagnement par un professionnel de la santé si nécessaire.
5. Espace de sécurité
Avez-vous déjà senti une odeur qui vous a immédiatement ramené à un moment de vos vacances ou à un souvenir précis de votre vie ? C’est quelque chose que vous pouvez utiliser pour créer votre propre outil personnalisé qui apaise votre corps grâce à vos sens et à votre imagination, et c’est quelque chose que personne ne pourra jamais vous enlever – ce qui est une source d’énergie et d’autonomisation. Et c’est quelque chose que vous pouvez aider les autres à faire pour eux-mêmes. Vous pouvez les accompagner dans ce scénario :
Imaginez un endroit sûr (qui n’est PAS le lit) et restez-y un moment. Où êtes-vous ? Que voyez-vous ? Y a-t-il une odeur ? Y a-t-il du bruit ou du silence ? Sentez-vous quelque chose (le vent qui souffle, par exemple, ou la chaleur du soleil sur votre visage, n’importe quelle sensation !) – Prenez votre temps ; l’objectif est que cette image vous donne un sentiment de sécurité et de paix. Prêtez attention à tous les détails et, lorsque vous vous sentez prêt, revenez dans la pièce.
Si, pour une raison quelconque, rien de tout cela ne vous aide, rappelez-vous et rappelez à la personne concernée que l’anxiété est comme n’importe quelle autre émotion, elle disparaît d’elle-même. Il n’y a rien de mal non plus à ce que la personne se sente fatiguée après avoir vécu une grande anxiété, et cela doit être normalisé pour elle aussi. Envisagez un environnement calme pour récupérer du stress.
Je tiens à souligner que cet article ne peut prendre en compte les différences et le contexte particulier de chaque individu, ni la gravité des symptômes. Si vous constatez que les exercices que vous essayez aggravent votre état ou celui d’autres personnes, arrêtez immédiatement et prenez rendez-vous avec un professionnel de la santé mentale agréé. – et ceci s’applique à tout ce que vous essayez qui vient de l’internet.
Si vous souhaitez suivre une thérapie psychologique pour vous soutenir parce que vous remarquez que votre tentative de gérer la santé mentale de quelqu’un d’autre vous affecte négativement, n’hésitez pas à prendre contact avec moi. Il n’est pas rare que des personnes cherchent à suivre une thérapie lorsqu’elles ont des difficultés à aider les autres.